Notre traversée du Massif Central 2eme partie
Etape 2 : Condat – Chaudes Aîgues
Nous l'avons évité hier, mais le mauvais temps est sur Condat. Plafond bas, humidité,
fraîcheur. Il nous faut réviser nos plans d'habillement : les corsaires, les vestes
coupe-vent et autres sur-chaussures sont de sortie. Mais cela n'entame pas notre moral
et nous partons gaillards, sourire aux lèvres car nous allons traverser le Parc Naturel
des Volcans d'Auvergne.
'Ce temps maussade et froid (surtout dans les descentes) nous accompagnera jusqu'à
Murat, après le col d'Entremont. Ensuite le ciel se déchirera, ce qui nous permettra d'arriver
à Chaudes Aîgues sous le soleil. Le départ vers Riom Es Montagne ne présente pas de difficultés ;
à un long faux plat montant succède une longue descente. Après Riom, nous attaquons un col
sans le savoir. Il n'est pas dur, mais il comptera dans le cumul. C'est le col de la Besseyre
(
nous nous débrouillons entre nous. Les jambes sont un peu lourdes suite aux efforts de la
veille et l'on sait que l'étape du jour n'est vraiment pas une formalité. Nous attaquons-donc
"tranquillement" en essayant de profiter des vues sympathiques que nous offrent ces vallées
boisées au cœurdesquelles coulent de nombreuses rivières et dont l'habitat de pierre du pays
ne nous laisse pas insensible. La brume est là, dommage.
Le plus éprouvant, finalement, ce sont les portions de transition entre les cols ; un col,
on sait ce que c'est et nous y sommes préparés. Mais les successions de côtes, qui parfois
demandent deux à trois km d'effort, usent les organismes. La montée sur Anglars de Salers
par exemple, 4 km avec probablement des passages à 6/8%. Une vraie surprise avant
d'attaquer le col de Néronne (et non neurone) terme inconnu du jargon cycliste
(signé Bob )°, "première" difficulté annoncée. Ce dernier
n'est pas difficile (certains pensent même revendre leur petit plateau) et la vue en
contre-bas, sur le cirque du Falgoux, est superbe quoiqu'un peu bouchée sur les hauteurs.
Auparavant, nous avons pris le temps d'une visite rapide (trop !) de Salers et ses ruelles du
moyen-âge.Une descente de trois km et voilà le plat de résistance : le Pas de Peyrol
Un panneau annonce: 5 km à 9.62% de moyenne : aïe ! Les trois derniers km s'avèreront
très, très durs. La portion à 15% fait vraiment mal. On a le sentiment qu'elle ne se finira
qu'au sommet, que nous rejoignons à l'arraché.
La descente est rapide mais prudence car il y a des voitures sur ce lieu touristique.
Le col d'Entremont ne s'avère être qu'une formalité (mais qui mérite sa photos) et nous offre
ensuite une descente sur une route large, vers Murat. Une gentille dame nous indique la
direction de Chaudes Aîgues que nous rejoindrons (après quelques légères montées quand
même) par un boulevard descendant (8% sur trois km : le pieds), sous le soleil.
Arrivée à 15h30 après 152 km au lieu des 147 indiqués et 2770m de dénivelée au lieu des
2600m prévus 23 km/h de moyenne ( 6 h 40 de selle )
Satisfaction d'une journée qui s'est bien passé, qui nous a fait entrevoir une contrée
accueillante pour les cyclistes (des bosses verdoyantes et très peu de voitures).
Douche, boissons de récupération, lessive, échange de photos et encore de la place pour
une visite et une bière sous le soleil.
Un bon repas, dans un cadre agréable, nous permet d'échanger nos impressions de la journée.
Au lit.
Une auberge à retenir pour ses riviéres + que pour ses menus ,mais que c'est beau
On n' est pas au "Tord Boyau "le patron ne s'appelle pas Bruno
mais c'est tout comme .
Là on est en plein coeur du sujet auvergnat et ça monte ... et ça monte ...
Les descentes sont rares la preuve pas une photo . Si en voilà une
On vous avait prévenu le Pas de Peyrol on peut s'affaler au seuil
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Etape 3 : Chaudes Aîgues – La Canourgue
La montée vers St Juery ne se fait pas directement, mais par St Martial pour admirer le paysage. Effectivement, nous bénéficions d'une sacré vue, une fois que nous sommes passé au dessus de la brume. Frisquet certes, mais le lever progressif du soleil, au travers de trouées de plus en plus large, est un ravissement, notamment avec ces ombres matinales qui s'allongent sur les champs verdoyants. La côte (une de plus), nous réveille musculairement et nous avons le temps d'apercevoir un renard qui s'enfuit au loin. De St Martial à St Juery, les vues sur le plateau sont superbes et, admiratifs, nous en loupons l'embranchement pour St Juery. Nous en serons quitte pour quelques kilomètres supplémentaires. Après St Juery, la première véritable ascension est celle vers l'établissement thermal de la Chaldette : 3 km sympathiques aux pourcentages respectables (disons du 5 à 6% car pas répertoriés). Récompense en haut avec une nouvelle vue superbe sur les contreforts de l'Aubrac.
Légère mer de nuages sur Chaudes Aîgues que nous ne pouvons apercevoir.
Direction Laguiole vers laquelle nous plongeons à toute vitesse sur une route large et roulante. (Mais auparavant, depuis Ste Urcize, il nous a fallut gagner les hauteurs en avalant quelques bosses qui nous ont fait puiser dans nos réserves (à ce régime, jusqu'où irons-nous ?). Les muscles, un par un, se rappellent à nous : ischios, quadri, fessiers, etc… Mais le moral est bon car il fait beau ce qui ne semble pas être le cas sur la région bordelaise.
Visite de quelques magasins à Laguiole et achats de couteaux évidemment.
Puis remontée sur le plateau par Currières pour traverser la forêt de Bonneval par une route tranquille, en long faux plat roulant et sous des odeurs de bois chaud.
Village d'Aubrac et déjeuner comme nombre de pélerins qui vont à Compostelle.
Nous repartons en direction du col de Bonnecombe (
. la côte à la sortie de Trelans. Ouaouh ! courte (
. le long faux plat montant dans la forêt à la sortie de St Genès d'Olt
. la queue d'orage, 10 km avant l'arrivée, pour ceux qui ont été visiter le beau village de Ste Eulalie d'Olt.
L'étape enregistrera la seule crevaison de la semaine, celle de J Jacques qui s'est fait une petite chaleur en perçant de l'avant en descente (il n'avait qu'à mieux gonfler sa roue).
Au final, la journée se sera étirée sur 170 km (179 avec Ste Eulalie),
2490 m de dénivelée et 24 km/h
Cette journée était redoutée, car la troisième. Elle s'est finalement bien passée, beau temps aidant. Mais la fatigue est là, c'est clair.
C'est au cour du repas du soir que l'orage éclatera, faisant crépiter la véranda. Mais nous sommes à l'abris et la lessive sèche dans la chaufferie de l'hôtel.
Demain est un autre jour.
La traditionnelle photo du départ , puis paysages nimbés de brume
C'est l'Aubrac avec ses paysages buccoliques
Ses habitants pas franchement rassurants
Celui de Laguiole que l'on côtoit plus sereinement
nos damiers apportent leur touche de blanc et de bleu sur cette dominante verte
Que fait on le soir ? tradition oblige on se restaure en commentant la journée.
Un pays d'eau à n'en pas douter le vin se fait rare en ces contrées , voir la table .
Bonne nuit les petits à demain